LES PASSIONS DE MICHEL

LES PASSIONS  DE MICHEL

LA UNION 1997 (1)


LA UNION 1997 (1)

LA UNION

 

Suite à la lecture attentive du N°2 de la revue BOCAMINA consacré au district minier de LA UNION ,j'engage qqs membres du club à trainer nos bottes dans ce secteur. Près de 1800 km de route nous attendent (MAIS EN 94 nous en avons bien parcouru 5100 avec un copain sur 10 jours ..alors ??)

Aussi avons nous fixé le départ à 21h 30 de notre QG en ce Vendredi 4 avril ; route sans problème et nous arrivons sur place le lendemain à 17h ..repérage rapide des lieux qui nous montre des montagnes de déblais sur des km et des km, des puits maçonnés surmontés de chevalements en plus ou moins bon état .

Plus tard, nous constaterons que c'est toute la région  comprise entre LA UNION et LA MANGA qui est percée comme un gruyère ;les exploitations souterraines sont pratiquement contigues et développent des km et des km de galeries .

Pour l'instant, nous empruntons la piste qui joint les villages de LLANO DEL BEAL à PORTMANN,siège des exploitations aux installations abandonnées et délabrées (mines de fer et manganèse). Cette piste serpente entre des tonnes de stérile et dessert une multitude de puits .Près de l'un d'eux, nous arretons notre camion pour prendre qqs photos et gratouiller les déblais.

Dix minutes ne se sont pas écoulées que nous sommes abordés par un autochtone ;nous ne parlons pas espagnol et nous avons bien du mal à savoir ce qu'il veut .Nous parvenons cependant qu'il nous propose d'aller voir les minéraux qu'il entasse dans sa nouvelle demeure à LA UNION meme .

PREMIERS PALABRES

Sur des tables, dans des caisses ou sur des étagères, s'alignent des quartz, des calcites ,des gypses , des barytines magnifiques.

 Après maints palabres ("yo...HOY...D'JAI ...NO COMPROMISE ....et j'en passe) il propose de nous accompagner ou nous voulons...moyennant finance évidemment et rendez vous est pris pour le lendemain "domingo ..a la diese ) à l'endroit de notre rencontre.Il nous reste à chercher un hotel dans le secteur ; après quelques errances vers le nord ,nous revenons finalement à LA UNION où nous posons nos bagages à 'L HOTEL DES MINEURS !! pour 4 noces.

Le lendemain donc, nous sommes sur place en avance et nous fouillons les déblais à la recherche de smithsonite guttulaire ; mais l'ami Juan José se fait attendre et le temps passe . Les noms d'oiseaux commencent à fuser et nous commençons à voir nos plans s'effondrer. Soudain ,notre ami débarque avec 45mn de retard , les mains jointes en prières pour se faire pardonner (comme tous les Espagnols ce n'est pas un lève tot )

Nous le suivons vers LLANO où il nous présente son ami Francisco Martin dit "PACO" qui servira ce jour d'assurance au cas où ne serions pas ressortis de la mine à l'heure prévue. Autorisation accordée, n°s des véhicules relevés et déposés au poste de garde de Portmann (golf de LA MANGA) ;;;on ne plaisante pas sur place !! Nous voilà partis pour notre première expédition

EN FACE DE LA MINE

MINE HERCULANO

L'entrée se trouve en pleine zone résidentielle et il faut se montrer discret dans nos préparatifs; ceux ci se feront dans la petite chambre d'accès devant le puits principal.

NOUS SOMMES PRETS ET PLEINS D'ENTRAIN

Cette mine a exploité le fer... Nous devrions y trouver de la calcite en minéralisations diverses et Juan nous a promis des sacs pleins. Nous nous engageons enfin dans le boyau d'accès et descendons régulièrement à la lumière de nos frontales ; heureusement que nous sommes accompagnés car, descendre seul dans cette mine sans marquer son chemin et encore ! serait de la folie ; des boyaux partent dans tous les sens , des puits sans fond bordent le chemin et des murets de pierre ne demandent qu'à dégtingoler.La descente nous parait déjà interminable, la sueur coule sur nos visages et nous continuons de nous enfoncer dans les profondeurs, imaginanr déjà ce que va etre la remontée avec nos sacs chargés.

Nous arrivons enfin devant une paroi  couvertes de scalénoèdres aigus ; comme la place n'est pas énorme 2 d'entre nous doivent rester sur place tandis que les deux autres vont aller fouiller un autre secteur avec Juan .Un changement d'équipe devait etre effectué au bout d'une heure mais il n'aura pas lieu . C'est ainsi  que Phiphi et votre serviteur passeront 3 ou 4 heures dans leur goulet  à récolter tant bien que mal dans des positions souvent inconfortables avant d'apercevoir la lumière de nos camarades .Ils ont de leur coté travaillé une zone de calcite 'muy limpio' tout à fait différente de la notre.

La remontée peut commencer car les sacs sont pleins et les difficultés sont au rendez vous ; il faut souvent progresser à genoux ou à quatre pattes et avec ce que nous portons ce n'est pas évident . Epuisés et ruisselants sous la crasse noire nous parvenons à la sortie ;  une pluie fine ne suffit pas à éclaircir nos visages.

LE TABLEAU N'EST PLUS TOUT A FAIT LE MEME !!

Rendez vous plus tardif est pris pour le lendemain pour une nouvelle visite souterraine mais ,à notre demande, Juan nous montre sur le chemin une carrière à ciel ouvert (LOS BLANCOS) où nous pourrons fouiller le lendemain matin.Mais notre soif n'est pas apaisée et, sans tarder, nous pénétrons dans la carrière pour deux nouvelles heures de fouille :quelques nicro que notre ami ne saura déterminer et des pyrites micro ;

LOS BLANCOS EXTERIEUR

 retour à l'hotel , douche (je ne vous dit pas l'état des serviettes) et qqs victuailles ....nuit évidemment ronronnante pour tous .

SAN TIMOTEO

Lendemain (LUNES), nous arrivons à la carrière où nous furetons à nouveau .A midi, notre ami est là accompagné de Paco pour nous faire découvrir la mine de San timoteo qui a donné de belles barytines bleues quelquefois recouvertes de manganèse et des gypses en aiguilles magnifiques.

Devant nous, nos deux amigos trottent comme des lapins et nous avons du mal à suivre . L' entrée se présente en une rampe très pentue mais assez facile car taillée en marches d'escalier. Les boyaux intérieurs sont hauts et la marche plus courte et plus aisée. Malheureusement, le secteur à barytine ne livre rien ;Paco m'invite à le suivre vers un filon de quartz fumé peu attrayant avant de nous diriger tous ensemble vers une galerie qui a livré récemment de beaux gypses en aiguilles.Les parois sont entièrement tapissées de fines aiguilles étincelantes par endroits; malheureusement nos amis ne nous en avaient pas parlé sinon nous aurions descendu des cageots, seule manière de les remonter. La galerie parcourue, nous arrivons à une salle entièrement tapissée elle aussi.

Quelque chose cependant nous semble bizarre: Juan qui la veille s'était mis au travail de suite semble préoccupé, fume cigarette sur cigarette et conciliabule avec son ami ; il ne pensait pas que nous allions suivre jusque là ; à contrecoeur, il m'invite cependant à le suivre en s'engageant dans un boyau qui laisserait juste le passage d' un chien ce qu'évidemment je ne peux faire étant donnée ma corpulence; disparaissant dans le boyau, il en ressortira qqs minutes plus tard en rampant et ahanant , tenant à bout de bras une pièce miroitante

Ici, il convient de préciser que les découvreurs de cette partie de mine une fois récolté le maximum de pièces ont voulu s'assurer le bénéfice de ces gypses et n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'y descendre des pneus qu'ils ont brulé sur place , encrassant toutes les parois ,;drole de conduite pour des mineralogistes.

"mart'cher" disent bientot nos amis et nous ressortons aussi noirs que la veille et regagnons nos "coches".

Comme la visite n'a pas été fructueuse, nos amis nous offrent en compensation un cageot de barytines du secteur ainsi que qqs gypses aciculaires avant de nous inviter à partager un en cas impromptu à Portmann où notre arrivée fait sensation parmi les "hombres" rassemblés dans la salle d'activités bar du village :ce sont tous d'anciens mineurs au chomage qui ont l'habitude de se retrouver là à taper le carton , regarder la télé ou compter les mouches en se remémorant leurs souvenirs .

ENTREE DE TERESITA  ...OUILLE !!!

Un peu de repos sous forme touristique nous permet de finir la journée. Nous passons devant la mine TERESITA "muy difficil" avec des passages en opposition impossibles pour les poids lourds que nous sommes. Nous nous contentons d'une séance photo avant de retrouver un peu plus loin, l'endroit de notre première rencontre .

Puis nous longeons la MINA CATON ,exploitée en souterrain mais ayant laissé sur les pentes d'innombrables rejets, particulièrement quart fumé , améthyste, vert plus ou moins couverts de calcédoine et d'aragonite.Nous terminerons la journée ici, en récoltant à meme le sol qqs pièces dans les chantiers réalisés par les chercheurs locaux :il y a de quoi faire ! surtout si l'on pioche un peu .

MINA CATON

Après un repas pris en commun dans la salle du foyer de LLANO ( hmm! las rognones ...aie le conero ...oLAALA ....demandez à phiphi...le lendemain l'estomac faisait du saut à l'élastique !!) ,nous fixons un nouveau rendez vous avec Paco (Juan effectue une de ses 2 journées de travail hebdomadaire le lendemain !) pour visiter la mine précédente en souterrain cette fois : visite gratuite celle là ..pourtant il est au chomage mais c'est un vrai passionné et il a pu constater que nous le sommes autant.

Soirée de décrassage ...nous en avons pris l'habitude!

Temps pluvieux et couvert le lendemain (MAYORES) mais tout le monde est à l'heure au RDV devant le café qui est devenu notre QG. On se réconforte un peu et il nous fait visiter son garage avec des pièces trouvées à l'endroit où nous allons....on bave déjà! Un reste de chemin que jamais nous n'aurions pensé prendre seuls nous amène avec le camion à l'entrée meme de la mine !!! Tunnel d'accès rectiligne et vouté au cheminement aisé (j'y tiens debout) ...puis sur la droite, une chatière suivi d'un goulet pentu où nous nous laissons glisser sur les fesses.

En l'occurence, les derniers  arrivés seront les premiers car comme chacun a pris position , les places sont rares ; Paco m'invite à le suivre dans un boyau voisin ; l'accès n'est pas facile; il faut ramper par endroits , grimper de fortes pentes bordées de trous béants mais le jeu en vaudra la chandelle . J'arrive dans une première zone où s"étale sur toute la paroi des placages de "quartz ahumado" (fumé) de plusieurs m2; certains au plafond atteignent les 5 cm mais sont inaccessibles. Je peux détacher, avec l'autorisation de Paco quelques plaques non adhérentes au support : le travail est facile puis "mart'cher"; j'ai compris ...quelques mètres plus loin, c'est le spectacle d'une paroi couverte d'aragonite blanche en bouquets qui s'offre à mes yeux et à mon burin .Mais Paco tient à préserver ses trésors et de toute façon mon sac est plein . Nous rejoignons nos camarades qui , apparemment n'ont pas récolté grand chose. De retour dans le tunnel principal, Paco furète et s'en va dans un autre secteur qu'il connait, espérant nous ramener qqs stalactites de calcedoine comme celles qu'il nous a montrées le matin ; mais la récolte qu'il nous distribue à son retour n'est pas formidable . A la sortie, un déluge d'eau et de neige nous attend; en plus de la boue qui nous couvre de la tete aux pieds, nous sommes frigorifiés et nous raccompagnons Paco chez lui avant de nous précipiter à l'hotel , non sans avoir fixé un nouveau rendez vous pour le lendemain (MERCOLES) 11h pour la mine de LOS BELONES qui a l'opposé de la carrière produit de la barytine bleue.

Le temps est affreux en cette matinée mais nos amis sont là :"nada" impossible de gagner cette mine, nous risquerions de nous embourber. Nous allions partir mais nos amis ne nous abandonnent pas et comme ils ont plusieurs cordes à leur arc, ils conciliabules en privé et nous proposent de retourner à HERCULANO dans une autre zone à calcite; nouveau rendez vous est pris "à la tres ..ou à la quatro" ; les deux amis ont ouvert dans une autre galerie des poches à calcite crème totalement différents de nos récoltes précédentes .

Une accalmie nous pousse à retourner à CATON fouiller la montagne de déblais; je connais quelques membres du club qui auraient fait plusieurs voyages au camion les sacs remplis ; ils n'auraient pas eu tort car au nettoyage à l'acide ,nous avons qqs agréables surprises.

A l'heure dite, Juan et Paco sont là ; nous partons et comme à l'habitude, les coordonnées sont laissées au poste de garde ;une nouvelle descente s'effectue dans le boyau (plus courte et plus facile m'a t il semblé ) pour nous amener dans une salle où Juan s'affaire à dégager les blocs qu'il a installé pour cacher l'entrée d'une géode assez developpée ; mais le boyau qui y mène ne permet pas à tous d'y rentrer : four de 2m de long sur 50cm de haut dont le plafond rst couvert de cristaux crémeux de bonne taille. Cinq mn lui suffisent pour sortir de la poche qqs pièces dont deux magnifiques qu'il conservera , partageant le reste entre nous à la remontée.

Quelques mètres plus loin, nous parvenons à une autre galerie élargie par endroit où nous allons travailler. Les cristaux ont des couleurs et des cristallisations variées dont une "amarillo (orange)" magnifique.

 Un peu plus loin, PACO (qui m'a à la bonne) me montre une géode qu'il a découverte récemment ;elle est couverte de cristaux blanc crème et forme de magnifiques bouquets ;il a déjà cueilli tout ce qui était en relief et quand il me cède la place je peux décoller le seul bouquet restant . Nous nous rassemblons dans la première salle et chacun s'en donne à coeur joie ;Phiphi, bien silencieux depuis quelque temps aura bien du mal à tout envelopper.

"Mart'cher" et c'est reparti pour la remontée ; quand nous arrivons à l'air libre, la nuit est tombée; il est 21 h 30... LE TEMPS PASSE VITE EN SOUTERRAIN

Nous épongeons toutes les poussières dans notre QG et restons ensemble pour un repas d'adieu non sans avoir monnayé cette dernière sortie;

 nous aurions pu rester davantage sur place mais certains manquaient de ressources en tous genres ou donnaient des signes de claustrophobie ; aussi ,nous décidons de quitter cette région non sans avoir échangé nos coordonnées pour échanges et sirties futures (avec accord financier général .....)

JUAN JOSE MARTINEZ PARDO

FRANCISCO MARTIN FERNANDEZ dit " PACO"

Nos contacts se sont révélés très sympa et disponibles cherchant à chaque fois une possibilité de remplacement ; le fait que nous ne nous soyons pas montrés regardant mais surtout passionnés et bons vivants comme eux n'a pas été étranger à leur accueil  et je pense que personne parmi nous n'a regretté ce voyage ; les récoltes s'entassant anarchiquement dans le camion , nous avons consacré la journée du lendemain (JUERDES) à sa remise en ordre avant de remonter

CIAO LLANO ET..A BIENTOT

Région que nous quittons à regret mais que nous ne tarderons pas à retrouver car au retour et à la lecture de CR , ce périple a fait des envieux ...

vous lirez cela bientot !

 


26/02/2015
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