LES PASSIONS DE MICHEL

LES PASSIONS  DE MICHEL

TARN/LOZERE 1994


TARN/LOZERE 1994

J'AI MALHEUREUSEMENT EGARE LES PHOTOS ORIGINALES ET VOUS LIVRE DONC DES PHOTOS DE PHOTOCOPIE DE MON CR

PAS TOP SUR ! MAIS POUR FAIRE ANCIEN, RIEN DE TEL !!!

 

En ce jeudi de l'Ascencion, le départ a été fixé à minuit de la salle des fêtes; aucun retardataire sur les cinq sortants et direction Albi via l'A71.

A peine sorti de Versailles, Gégé, chauffeur number one du Boxer et président du club, rend déjà les armes, victime d'un coup de pompe !Papy, confortablement installé, s'est déjà mis en état d'hibernation .

Après relai des chauffeurs restants et une pause coco et café, nous parvenons à ST Flour pour un p'tit déj : il est 5h45 et le fin crachin qui nous a accompagnés durant le voyage est toujours présent.

 

 

Le principal café de la place nous ouvre ses portes pour un "breskfast" bienvenu; je reprend le "manche" et, pour rompre la monotonie de l'autoroute,  je suis la N9 ( rectifiée aux dernières nouvelles ) en direction de Rodez : successions de virages serrés, droite, gauche, plus personne ne dort !!

Gégé terminera courageusement le voyage ( 50km à tout casser ) jusqu'au F1 d"Albi où nous avons réservé. 9 heures ! nous déposons les bagages et, immédiatement, route vers Trébas où, selon un copain de Gégé, un camion dépose chaque soir vers 17 h du minerai des mines voisines pour une petite entreprise qui s'est installée là .

 

 

En fait, le tas qui se trouve bien là est loin d'être récent ( 17h soit! mais à quel rythme?) Nous tournons, gravissons le tas, cassons qqs blocs épars sans récolter grand chose: quelques cubes oxydés, des petits quartz et enduits divers mais nous sommes loin des récoltes escomptées.

Par acquis de conscience, nous décidons d'aller jeter un coup d'oeil à la source: la mine du Burc elle même. Les abords ont bien changé depuis mon précédent passage 10 ans auparavant ! Les déblais qui s'accumulaient en bordure même de la route ( des kg de chalcopyrite et les fluos bleues ) ont complètement disparu, rasés et, une nouvelle fois, je regrette de ne pas m'y être attardé autrefois ! Prenant notre courage à deux mains, nous suivons le chemin qui descend jusqu'à l"entrée des travaux: des bassins de décantation, des stériles et une large grille qui bloque l'entrée nous font rebrousser chemin ( un autochtone rencontré sur un autre site nous apprendra qu'il aurait été possible de récolter qqs petites pièces!)

 

Empruntant les petites routes survireuses de la région, nous profitons des vues dégagées sur Montroc et surtout un immense chantier que nous ne situons pas tout d'abord, mais où nous parvenons finalement en suivant une large piste qui contourne la colline. Sur place, nous rencontrons une famille de fouilleurs qui nous apprennent que nous sommes à St Jean de Jeannes, mine du Moulinal, concession exploitée pour fluorine reprise par la Sogerem; chantier gigantesque. Un filon de fluorite, quartz et chalcopyrite affleure sur le plancher où nous sommes; malheureusement, la fluo ne s'y exprime pas en cristaux. Si je suis déçu, il n'en est pas de même pour mes camarades qui récoltent des blocs de chalco à qui mieux mieux! J'ai bien du mal à leur faire quitter les lieux pour poursuivre notre périple.

Nous parvenons bientôt à la carrière du Rivet face à l'ancienne mine de Peyrebrune fermée depuis 20 ans; des panneaux et une chaine en interdisent l'entrée mais à cette époque cela ne nous rebutait pas.

 

 

 

 Gégé, épuisé et satisfait de sa récolte de chalco, boude la carrière et préfère une sieste au camion; de notre coté, nous furetons sur le plancher puis passons à l'étage supérieur où l'un d'entre nous finit par découvrir qqs petites pièces sympa où barytine, sidérite et quartz s'expriment en petits cristaux: pas de filon apparent sur la paroi !! A qqs pas, des blocs ferrugineux ( probablement éboulés d'un niveau supérieur) attirent notre attention; éclatés consciencieusement, ils nous livrent qqs échantillons variés. Je vais avertir Gégé ( mieux vaut ne pas le laisser à l"écart) et nous ouvrons des géodes (pas très grandes) qui laissent apparaitre galènes octaédriques, sidérites finement crêtées avec petits quartz et calcites, et d'après l'inventaire du Tarn, sans doute des goethites, pyrolusites  et smithsonites. Malheureusement, le temps passe et il nous faut quitter l'endroit à regret et d'autant plus à regret que, de retour le lendemain jour ouvrable, Gégé et Papy, envoyés en émissaire auprès de l'ingénieur recevrons un refus sec de sa part.

Quand je songe aujourd'hui à ce qui a été trouvé par la suite, particulièrement en magnifiques fluorites sur sidérites et autres minéraux, je me dis une fois de plus que nous avons raté une occasion en or et qu'aurions nous trouvé si nous avions parcouru tous les niveaux ce jour là .

19H ! nous rentrons sur Albi où nous attendent un décrassage, un bon repas et une nuit reposante.

 

 

Le lendemain, retour à Peyrebrune pour la visite de la carrière Carcellier où 2 filons de fluo sont répertoriés; après qqs hésitations, nous longeons un chemin qui nous amène par les bois à cette carrière que nous parcourons en tous sens mais sans résultat; aussi décidons nous de rejoindre la carrière de la veille. Comme je l'ai dit plus haut et malgré les palabres entamés par nos deux camarades, l'accès nous est interdit par l'ingénieur car la carrière s'est trop étendue aujourd'hui et il ne veut plus assurer la responsabilité des visites; déçus, nous quittons la place pour une tentative à Montroc mais devant la barrière close, nous rebroussons chemin.

 

 

 

La route que nous suivons nous amène bientôt à Montredon, vaste secteur à agates en blocs parfois métriques ; je retrouve assez vite le gite de La Fontasse, proche de la marbrerie et des mines de wolfram . Les agates sont nombreuses derrière les épineux et sont groupées en 'bauges" ; le plus difficile est de les "sentir" pour déterminer celles qui pourront donner un bon résultat au polissage ; après une bonne récolte, un casse croute s'impose avant de continuer la route.

 

 

En rassemblant nos souvenirs et avec l'aide de l'inventaire, nous parvenons à retrouver une petite galerie où j'avais trouvé de belles goethites mamelonnées autrefois; mais les visites de chercheurs ont été nombreuses depuis et les rares placages encore en place ne sont pas détachables des parois.

Pour terminer la journée, nous prenons le cap de la mine de Peyreblanque où nous sommes censés trouver de jolies barytines blanches; l"itinéraire proposé ne semble plus convenir et un agriculteur sympa nous en indique un autre via la ferme du Rec que nous trouvons assez vite; cependant, au lieu de stationner à la bifurcation d'un chemin remontant, nous descendons en camion dans le vallon encaissé et nous arrivons dans une propriété privée, villégiature d'un brave retraité ( il a bien du mérite de vivre dans un tel endroit). Nous prenant pour des illuminés ( être venus de si loin pour ramasser des cailloux ), il se lance dans un cours de minéralogue et nous dresse l'historique de l'exploitation puis en se "faisant tirer l'oreille" finit par nous indiquer le chemin d'accès en nous abreuvant de conseils de prudence. Après quelques minutes de marche à travers le bois encombré de carcasses de voitures, nous parvenons à un renfoncement au bout duquel s'ouvrent deux galeries superposées: la première  menant à un profond dépilage vers les niveaux inférieurs; nous ne sommes pas équipés et restons à l'entrée. Les flancs sont taillés dans la baryte massive mais notre ami Michel nous fait part bientôt de ses observations: sur le flanc même, s'ouvrent, par endroits, de petites géodes repérables à leur couleur rouille de glaise mais dévoilant de beaux cristaux tabulaires transparents jusqu'à 1,5cm pour de petites plaques que nous récoltons ainsi jusqu'à la fin de l'après midi.

 

 

Nous pouvons rentrer au bercail; le repas sera pris cette fois au "petit bouchon", resto détecté par Papy dans le guide du routard. Au dodo, demain, nous changepns de département: il faudra partir tôt.

 

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La "flotte" toute la nuit et cela continue sur la route. Direction la Lozère ;"ça va se lever ! " dit papy,   "avec la marée" rajoute Michel ; il faut avouer qu'ils auraient pu à l'époque remplacer Gillot Petré car nous arrivons à Marvejols à sec et le soleil nous accompagnera toute la journée.

Dans la ville, ravitaillement en tout genre et pause café; un conseil cependant si vous fréquentez la ville, ne laissez pas trainer vos savates en bord de chaussée, et faites un maximum de place aux automobilistes du coin...ils ont une facheuse tendance à vous rouler sur les pieds et vous regardent d'un air hagard quand vous faites mine de crier. Le pied massé, le jogging arraché rentré dans les chaussettes, nos anciens visiteurs de la Lozère retrouvent sans trop de difficultés ( cela m'a fort étonné! ) le chemin du Ravin bleu , plat de résistance de la journée.

 

 

L'accès par le haut des marnes est assez malaisé car le terrain est gorgé d'eau; cela ira en s'améliorant sous le soleil. Nous atteignons bientôt la base des marnes où nous récoltons à fleur de sol, les petites ammonites pyritées classiques du Toarcien.

 

 

 Gégé gratouille un secteur et découvre qqs rostres de bélemnites puis, dans ine couche inférieure, qqs ammonites en nodules, rejoint bientôt par les autres ; il doit y avoir des nids car Gégé et Papy récoltent à tout va tandis que les autres, pourtant à 2m de là, ne voient rien !! Le temps passe vite, personne ne songe à se restaurer sauf Gégé qui, ne pouvant se passer de casse croute, a disparu depuis longtemps. Le voilà de retour, requinqué et prêt à "marner" de nouveau.

 

 

Entre temps, Michel, toujours lui, ( hélas disparu l'an dernier ) a entamé les marnes en plaquettes un peu plus haut et mis à jour qqs ammonites au test en pyrite de taille un peu plus intéressantes mais malheureusement très aplaties; chacun le rejoint et s'active à qui mieux mieux; nous laisserons en partant une belle saignée qui disparaitra très vite sans doute en peu de temps. Nous finissons par remonter au camion pour le casse-croûte: il est quand même 16h30 et les estomacs réclament leur dû .

 

 

 

Mais nous n'en avons pas assez et , en remontant au nord de Marvejols, nous jetons un coup d'oeil aux travaux de l'A75 près du village du Buisson où des pegmatites avaient été signalées ( j'avais qqs années auparavant trouvé des bâtons de tourmaline dans la réfection d'un chemin tout proche; malheureusement, plus de chemin aujourd'hui. Aussi, je guide mes camarades vers l'ancienne carrière de La Chaumette où j'avais récolté qqs tourmalines ( 10cm) dans le quartz; en partie remblayée autrefois, elle l'est totalement ce jour là, enfermée derrière des barbelés mais avec une porte accessible; il faudrait aujourd'hui un gros travail pour remettre à jour les blocs de quartz à tourmaline et je me prends à nouveau à regretter le temps où j'aurais pu en faire une ample récolte mais je n'avais pas l'esprit club et me contentait d'un ou deux exemplaires !!! Carrière épuisée, tout comme nous d'ailleurs et nous prenons la route du futur gîte destiné aux sections jeunes de notre village: situé près de Nasbinals, il est gardé pour l'heure, par un couple originaire de Dordogne qui en assure la maintenance.

Répartition des chambres...course aux douches...tièdes et en route pour "La route d'argent" le restau de la ville; les routes sont désertes mais le stationnement impressionnant ! En pénétrant dans le restau, nous comprenons pourquoi: tout le village semble s'être donné rendez-vous ici et nous devrons patienter avant qu'une table se libère.

A la fin du repas, nous nous intéressons ( en bons scientifiques) à un trophée de brochet qui orne le bar puis, de fil en aiguille, aux prunes et à leur faculté de transformation en liquide en compagnie d'un des gérants qui, apprenant d'où nous venons, continue à nous servir; en effet, il n'a pas oublié la visite des notables chantelouvais quelque temps auparavant. Comme Gégé ferme déjà les yeux, nous rentrons au gite. Bizarre !! il me semble que les nombreux virages de la route avaient disparu au retour !!!

 

Le lendemain, il fait "frisquet" sur le plateau ; rapide déjeuner, réorganisation du camion en prévision du débarquement du retour . Insatiables, nous ne pouvons quitter la région sans une dernière récolte; indiquant à mes comparses que j'avais trouvé de beaux blocs de quartz avec barytine en 91, Papy décide tout le monde à voir sur place: mais les travaux de l'A75 ont englouti complètement la zone. Tant pis! direction Le Piboul où nous sommes tous allés déjà une fois;

 

 

 Ma mémoire des itinéraires ne fait pas défaut et j'amène la troupe à bon port; crapahut dans le bois et nous retrouvons le filon poursuivi de deux petites galeries dont l'une éboulée; nous glanons qqs petites pièces ( l'heure n'est plus aux gros travaux ) et il faut songer à repartir.

 

 

Pause à nouveau à St Flour pour un en cas puis A71 et relais des chauffeurs, pour parvenir sans encombre à la maison entre 19 et 20h, heureux de cette sortie, pas très riche en trouvailles mais chargée d'oxygène et de décompression


26/02/2015
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